lundi 14 avril 2014

Grisaille et morosité



Semaine morose. Morosité électorale. Morosité climatique. Morosité de voir ma mère impassible, mourir de sécheresse du corps et de l'esprit.


"Comment danser et chanter quand tout de ce gris nous anesthésie? "(L'extinction des espèces deJean-François Nadeau, Le Devoir du jour 14 avril 2014 ). Tout concourt. Et je n'en rajoute pas avec le rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l’évolutiondu climat (GIEC). Et la société s'enligne pour surconsommer et suremballer avec une autre fête qu'on voudrait moins commerciale...

Bon, nouvelles de ma mère...Quatre semaines sans manger, très peu d'eau. Que des gouttes depuis une semaine et aucune goutte depuis 24 heures. Elle est "tough". Le personnel est étonné. Le corps immobile n'a pas besoin de beaucoup d'énergie, il puise dans les réserves.
À travers ses grandes périodes de somnolence, elle a encore de très courts moments de présence.  La très bonne amie de ma mère qui était en convalescence sur le même étage a quitté les lieux vers une habitation pour personnes semi-autonomes. En serrant la main de ma mère, elle lui a dit : Bonne Route, Vesta. Puis elle l'a embrassée . Maman l' a reconnue. Elle a prononcé son nom.
En arrivant hier soir pour ma nuit auprès de maman, la dame d'en face venait de décéder. Pourtant, vendredi en jasant avec son mari, j'avais espéré un combo: deux départs en même temps.
Lorsque je suis arrivée près de ma mère hier soir, en me penchant au dessus de son visage, je lui ai dit doucement: Allo maman. Elle m'a répondu faiblement: Bonjour. J'étais touchée.

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